19h00
Doctorant : Adrien Dadone
Langue : LSF, français.
Titre : Les subordonnées relatives en « que » et « qui » : analyse d’un point de résistance dans l’accès à la littératie d’adultes sourds locuteurs de la langue des signes française (LSF) langue 1 et proposition didactique de remédiation
Résumé :
Il est maintenant largement admis que de nombreux sourds rencontrent des difficultés à accéder pleinement à l’écrit. En revanche, les raisons de ces difficultés et les outils didactiques pour y remédier font encore l’objet d’intenses réflexions. Parmi ces difficultés, on retrouve l’usage de la subordonnée relative, point de résistance déjà identifié dans la littérature anglophone et que j’ai pu repérer dans ma pratique de formateur de français L2 à des adultes sourds ayant la LSF en comme langue principale. L’objet de ma recherche sera d’investiguer ce point de résistance pour le contexte français en nous concentrant sur les relatives les plus courantes en français, celles introduites par les pronoms « que » et « qui », en vue formuler par la suite des préconisations didactiques. Comme première hypothèse, nous soutenons l’idée que les sourds manquent de connaissances métalinguistiques, que ce soit pour leur L1 ou leur L2, ceci expliquant en partie les difficultés d’apprentissage de la relative. Notre seconde hypothèse, liée à la première, concerne le canal et donc les modes d’expression respectifs de la LSF et du français : le passage d’une langue exploitant massivement la simultanéité (multilinéarité) à une langue contrainte à la linéarité freinerait la maîtrise des phrases à relative dont l’expression est linéaire. Si ces hypothèses sont vérifiées, elles révèleraient des voies d’accès à l’écrit spécifiques aux sourds et qu’à ce titre une didactique de l’écrit tenant compte de ces spécificités est à mettre en œuvre.
LLF
Doctorant : Suzanne Lesage
Langue : français.
Titre : Redéfinir les proformes réfléchies : une approche paradigmatique.
Résumé :
Dans cette présentation, je vais tenter de situer les formes réfléchies, antiréfléchies, neutres et emphatiques les unes par rapport aux autres. Pour ce faire, je vais présenter deux définitions qui ont la particularité d’être à la fois paradigmatiques et non catégoriques. Au vu de données que je présenterai brièvement, il semble vain, pour ne pas dire impossible, de définir ce qu’est un réfléchi sans prendre en compte sa contrepartie antiréfléchie. Il paraît donc fondamental que cette opposition paradigmatique structure mon approche. Il semble également illusoire de se reposer sur des distributions complémentaires strictes, qui amènent à écarter de notre attention un grand nombre de cas intéressants. En conséquence, mes définitions seront intrinsèquement quantitatives, contrairement aux définitions traditionnelles, et pour la seconde il faudra recourir à des argument empiriques basés sur l’observation quantitative telle que le permettent les expériences psycholinguistiques ou les études de corpus pour établir le statut de réfléchi d’une forme.