[Grammaires créoles] Myriam Bergeron-Maguire (U. Sorbonne Nouvelle)

16
oct.
2023.
14h00
17h00
Aux zorigines des créoles antillais et du français aux Zamériques : l’allographie du sandhi dans des lettres familiales antillaises (17e-18e siècles)

Pouchet salle 124 & zoom

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Myriam Bergeron-Maguire (U. Sorbonne Nouvelle)

Aux zorigines des créoles antillais et du français aux Zamériques : l’allographie du sandhi dans des lettres familiales antillaises (17e-18e siècles)

Cette conférence porte sur la liaison observée dans des lettres familiales des 17e et 18e siècles échangées entre les Antilles et l’Hexagone, qui s’inscrivent dans le contexte de la première vague d’expansion coloniale de la France. La liaison y est transposée de façon cohérente, par des moyens qui n’ont toutefois jamais fait partie de la tradition écrite issue des milieux les plus éduqués, qu’il s’agisse d’imprimés ou de manuscrits. Contrairement à l’interprétation traditionnellement reçue, les liaisons notées dans ces courriers ne peuvent donc pas s’expliquer en lien avec une parfaite connaissance de l’orthographe et ne sont pas non plus dues à un statut sociolinguistique imposé par une situation communicative élevée.

Quand on compare nos résultats avec les travaux sur la liaison en français contemporain, on constate que la typologie esquissée à partir de l’échantillon permet de reconstituer une gamme contextuelle plausible. Les liaisons les plus fréquemment observées dans les travaux sur la liaison moderne, qui les considèrent à ce titre comme catégoriques, se retrouvent toutes sans exception dans les courriers examinés. Des liaisons considérées comme variables, parce que moins fréquentes, seuls deux cas de figure sur six n’ont pas été relevés, ce qui s’explique probablement en raison de la taille réduite de l’échantillon. Certaines des liaisons (morphologiques) notées dans les lettres examinées sont en outre attestées ici pour la première fois. Leur exclusion du répertoire français revêtu de toutes ses caractéristiques canoniques (graphiques, lexicales, morphosyntaxiques) a eu pour effet de les placer hors de notre vue.

L’ensemble examiné apporte des témoignages qui, loin de se cantonner à ce que l’on appelle souvent « les marges », permettent de documenter un pan entier de la pratique du français qui est la distribution contextuelle de la liaison à l’âge classique.

 

 

 

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